On dirait le Sud
Septembre 2018
Les grandes vacances sont derrière nous mais ce n’est pas pour autant qu’on va relâcher le rythme de visite de parcs, d’autant plus que cette année, pas mal d’entre eux ont mis un peu de temps à ouvrir leur nouveauté !
Du coup, nous revoici sur les routes, direction le Sud de la France, pour un petit week-end sous le soleil avec au programme du quad au milieu des animaux, un western pour une fois pas vosgien et, last but not least, le tout dernier né des parcs français, je veux bien entendu parler du Parc Spirou !
Les grandes vacances sont derrière nous mais ce n’est pas pour autant qu’on va relâcher le rythme de visite de parcs, d’autant plus que cette année, pas mal d’entre eux ont mis un peu de temps à ouvrir leur nouveauté !
Du coup, nous revoici sur les routes, direction le Sud de la France, pour un petit week-end sous le soleil avec au programme du quad au milieu des animaux, un western pour une fois pas vosgien et, last but not least, le tout dernier né des parcs français, je veux bien entendu parler du Parc Spirou !
Chapitre 1 : Quad’neuf docteur ?
Parc visité : Le Pal
On dirait le Sud certes, mais là on est plutôt dans le centre de la France, bien au milieu… de rien ! C’est ici que se trouve Le Pal, un charmant parc mêlant attractions et animaux sur pas loin de 50 hectares. Un peu comme à Niglo ou Fraispertuis, tout ici est très joliment fait, sans forcément de moyens colossaux mais toujours avec goût ! En 2018, le parc a cassé sa tirelire se s’est offert pour la coquette somme de 10 millions d’euros sa plus grande attraction à ce jour : Yukon Quad. Au programme, MotoCoaster Intamin de 1000 mètres de longueur, clone du très bon Juvelen de Djurs Sommerland. Au Pal, pas de temple aztèque comme au Danemark mais une thématique orientée Amérique du Nord qui se traduit pas une gare tout de bois vêtue, quelques bâtiments attenant en fuste et ce qu’il faut de conifères pour que vous puissiez vous projeter quelques instants dans les grandes étendues sauvage du nord-ouest du Canada. Ok, c’est mimi, c’est joli et pas caca (nada) mais le coaster, il vaut quoi ? Sans trop de surprise vu qu’on avait déjà testé l’homologue de Djurs Sommerland, c’est fort sympathique, familial tout en étant très fun ! Si le début du parcours est déjà pas mal, les choses deviennent vraiment intéressantes lorsque le train franchit le second launch bien punchy et se lance dans une succession de virages et de changements de direction étonnement rapides pour une attraction de cette catégorie ! Dommage que la fin du circuit soit ensuite un peu plus pépère avec ces deux bosses pas bien intéressantes qui casse un peu le rythme très dynamique de l’ensemble. Cela dit, ce n’est qu’un défaut mineur car dans l’ensemble, Yukon Quad est une réussite, en parfait accord avec la cible Pal, qui, sept ans après le Spinning Coaster Mack le Twist, se voit ainsi doté d’une deuxième montagne russe familiale de grande qualité ! On attend donc la suite (le Wooden ??) avec impatience ! D’ici là, on va encore aller se faire quelques tours sur les autres manèges du parc… En ce week-end de début septembre, l’affluence était particulièrement importante avec 45 à 60 minutes pour toutes les attractions majeures. Du coup, on s’est laissé tenter par le tarif très attractif des coupe-files : 12€ pour un passage par la sortie sur 6 manèges (Twist, Yukon Quad, Azteka, le Disk’O Coaster, le Flume et le Raft), c’est franchement donné, et on a également bien abusé de la file single rider de Yukon Quad, constamment déserte, ce qui nous a permis d’enchaîner plusieurs tours d’affilé sur l’attraction en complément du Fastpass ! Après cela, encore un petit passage par le zoo et notamment la passerelle qui domine Yukon Quad offrant ainsi un très beau point de vue sur la montagne russe et puis c’est déjà l’heure de reprendre la route direction Avignon où nous avons passé la soirée. En conclusion sur le Pal, ben je crois que j’ai déjà tout dit en intro. Ça fait vraiment plaisir de voir ce genre de parcs qui investissent régulièrement et intelligemment pour offrir le meilleur à leurs visiteurs. Je ne vise personne (hmmm hmmm…) mais d’autres devraient en prendre de la graine !! |
Chapitre 2 : Un Corral plutôt OK
Parc visité : Ok Corral
Ça y est, cette fois-ci on dirait vraiment au sud : il fait grand beau temps, ça sent bon la pinède, la lavande, la cagole et surtout les parcs encore jamais visités ! Faut dire que les Luna Park de la Côte d’Azur, je ne sais pas pourquoi mais on n’a jamais réussi à se motiver pour aller les visiter. Peut-être est-ce parce qu’aucun d’entre eux ne semble avoir le moindre intérêt ? Possible, possible… D’ailleurs, en ce début de mois de septembre, les Luna Park, ils sont déjà tous fermés donc ce sera pour une autre fois ! En attendant, direction Ok Corral. Ok Corral se trouve à même pas une heure de Marseille, au pied d’une colline, dans les contreforts des Alpes du Sud. Le parc a été créé en 1966, étonnamment la même année que l’autre parc western français, Fraispertuis City. Quant à son nom, il le tire de la célèbre fusillade qui eut lieu en 1881 dans la ville de Tombstone au Etats Unis. Quand les bang bang rencontre les glings (on espère pas prout) en quelque sorte… Les crédits, on y vient tout de suite en attaquant avec le premier qui se trouvera sur votre route : Gold Rush. Au programme, Family plus ou moins Shuttle Coaster Gerstlauer, dans la lignée de Gipfelstürmer à Ruhpolding (Allemagne) ou Rewind Racer à Adventure City (USA). Je dis plus ou moins car, contrairement à ses homologues allemand et américain, Gold Rush possède un circuit fermé avec un cycle assez inédit. En effet, le train commence par un lift en marche arrière, repart en avant pour un premier un bout de circuit, avant de grimper sur un second lift qui le ramène au sommet du premier. A partir de là, c’est reparti pour un tour, encore un coup de lift mais cette fois-ci avec retour en arrière jusqu’à la gare. Dans l’idée, c’est plutôt malin car cela permet de traverser trois fois un circuit qui ne fait même pas 200 mètres de longueur de rail réelle. Les éléments sont accessoirement plutôt sympas avec une spirale et deux changements de direction dont un assez rapide. Après, le reproche que l’on pourra faire à ce Gold Rush c’est que trois lifts dans un intervalle relativement court, ça fait tout de même beaucoup de temps mort… Pour le coaster suivant, on reste dans de l’original avec Pioneer, la nouveauté 2018 d’Ok Corral et le tout premier MotoCoaster signé Zierer. MotoCoaster hybride d’ailleurs puisque les trains mixent assises sur des selles (ici de cheval et non de moto) pour les premiers wagons et sièges classiques pour ceux à l’arrière, permettant ainsi de créer un charriot et son attelage qui collent parfaitement à la thématique du parc ! Si niveau originalité du concept, c’est donc une réussite, côté sensations, c’est hélas un peu moins ça… Le début du circuit est pas mal, avec une descente d’une vingtaine de mètres et quelques virages bien sentis. Malheureusement, ça ne dure pas bien longtemps et toute la seconde partie du coaster manque ensuite cruellement de punch. Pour ne pas arranger les choses, les selles ne sont pas des plus confortables, que se soit par l’assise ou le système de verrouillage qui a tendance à se refermer et vous écraser de plus en plus le bide au fur et à mesure du parcours. Au final, impression assez mitigée sur ce Pioneer. On aura largement préféré Spirou Racing au Parc Spirou, sans assises spéciales mais avec un tracé bien plus dynamique et punchy pour une taille somme toute assez similaire. Et je ne vous fais même pas la comparaison avec le Yukon Quad du Pal qui met K.O. celui d'OK ! Allez, dernier crédit avec le Serpent Hopi, un passionnant Tivoli Large de chez Zierer dont il n’y a pas grand-chose à dire si ce n’est qu’il n’y a pas grand-chose du tout à en retenir ! Ça c’était donc pour les crédits… On va passer à la suite avec… oulaa, mais c’est que le parc est complètement blindé là ! La plupart des files sont pleines, et après avoir testé les trois montagnes russes locales, on a pu constater que les opérations n’étaient pas des plus efficaces ! Du coup, on n’était pas trop motivé pour attendre pour des Flat Rides standard ni même pour le Flume (Splash Mountain, pas grand-chose à voir avec l’original) alors qu’il faisait pourtant bien chaud ! Du coup, on s’est contenté d’un tour de train fantôme, un brin cheap mais pas honteux pour autant, on a zappé les spectacles et on a repris la route en direction du Parc Spirou. Au final, et même si on n’a pas forcément eu le temps de tester beaucoup d’attractions, OK Corral nous aura laissé une plutôt bonne impression. Déjà le parc est agréable et plutôt bien ombragé. Côté attractions ensuite, certes il n’y a rien d’extraordinaire mais il y a tout de même de l’originalité avec Pioneer et Gold Rush, c’est déjà mieux que rien (ou que tout le catalogue standard Zierer, n’est-ce pas monsieur Spirou) Enfin, côté thématisation, c’est la plupart du temps joliment fait et toujours en accord avec la thématique western ! S’il y a encore quelques fautes de goût par-ci par-là, qui prennent la forme de sujet en résine bien moches, on sent que le parc fait de réels efforts ces dernières années pour intégrer au mieux ses attractions (leur Jet Ski Zierer en est un très bon exemple) et on ne peut que le féliciter pour cela ! |
Chapitre 3 : Parc S’pourri
Parc visité : Parc Spirou
Aaaah, le Parc Spirou… Celui qui devait redéfinir ce qu’est un parc d’attractions, celui qui devait nous immerger dans la BD comme jamais auparavant, voire, très modestement, celui qui devait faire mieux que tous les autres, parce qu’on est les plus malins, faut pas déconner quand même ! Ce Parc Spirou donc, il était temps qu’on aille le voir par nous même ! Les premières photos ne laissaient pas présager grand-chose de bon, j’avoue que de ce point de vue-là, on n’a pas été déçu ! Alors vous allez me dire, c’est facile de tirer sur l’ambulance ! Après tout, c’est un parc qui débute, qui a été réalisé avec un investissement relativement modeste, ne faudrait-il dès lors pas lui laisser une chance ? Dans le cas précis du Parc Spirou, je crois bien que non ! Pourquoi ? Je vais y venir tout de suite en prenant quelques exemples concrets afin de vous démontrer que ceux qui ont pondu ce qui est sans doute l'un des parcs les moins bien conçus que j’aie jamais visités ne savaient clairement pas ce qu’ils faisaient ! Le dimensionnement Si je reprends le communiqué de presse du Parc Spirou, ce dernier vise 300.000 visiteurs en année 1, ce qui correspond à une jauge d’environ 5.000 voire 6.000 visiteurs sur une bonne journée. Mettez en face le débit cumulé des attractions, environ 3.000 à 3.500 visiteurs par heure, ajoutez le fait que le parc ne possède aucune aire de jeux ou activité annexe pour générer un peu de capacité et pas besoin d’avoir fait Polytechnique pour comprendre qu’il y a quelque chose qui coince ! Le choix des attractions Tout d’abord pourquoi trois coaster familiaux ? Certes, c’est sympa pour le compteur mais n’aurait-il pas été plus judicieux de n’en mettre que deux et d’utiliser l’argent du troisième pour construire un petit Flume ou une aire de jeux aquatique : c’est pile la même cible et au moins ça aurait fait quelque chose pour se rafraîchir sous le soleil provençal ! Également, pourquoi trois attractions média ? Qui connait un peu les parcs sait qu’avec les Dark Rides, ce sont les attractions les plus complexes à créer. En effet, au contraire d’une montagne russe ou d’un manège aquatique, elles ne reposent pas que sur une sensation mais avant tout sur un contenu. Et créer un beau contenu, garantie d’une bonne immersion, ben ça coûte de l’argent et ça prend du temps. Or le Parc Spirou n’avait ni l’un ni l’autre. Alors pourquoi nous servir un simulateur à peine fini, un Tunnel Immersif ni fait ni à faire (et je n’ose même pas imaginer la catastrophe que va être le Dark Ride 4D Zombillenium) ? J’espère au moins qu’ils ont eu un bon prix chez Simworx qui leur a fourni les trois manèges… Dernier point, on n’y pense peut-être pas toujours, mais il y a des familles qui visitent les parcs avec de très jeunes enfants. Et pour eux, le Parc Spirou n’a absolument rien à proposer. La seule attraction accessible pour les moins d’1m ce sont les petits chevaux, limités à 85cm. En dessous ? Rien du tout : pas de train, pas de tacot ou autre système de transport qui ne requiert aucune taille minimale. Pour un parc qui se veut familial, ça fait mauvais genre non ? La thématique Ok, là j’enfonce un peu une porte ouverte mais on voit très clairement qu’il n’y a eu absolument aucune direction artistique où que ce soit dans le parc ! Que ce soit les couleurs qui n’ont rien à voir avec le sujet (les rails roses d’En Avant Sécotine), les problèmes d’échelle à tout va (la camionnette à échelle réduite à côté d’un Spirou taille réelle dans la file de Spirou Racing), les thématiques disséminées n’importe comment (les deux attractions Marsupilami sont à l’opposé l’une de l’autre), les façades monochromes sans aucune patine, les décors de piètre qualité voire même pas finis (on a beaucoup aimé la prison de Wanted by Lucky Luke en enduit non peint), les espaces paysagers inexistants (ou alors déjà complètement ravagés), j’en passe et des meilleurs, où que l’on regarde dans le parc, il n’y a absolument rien qui fonctionne en termes de thématisation ! Après, je pourrais encore continuer longtemps avec pas mal d’autres exemples (le tracé des allées et des terrepleins qui invitent les visiteurs à couper dans les pelouses à tout va, les boutiques dans le parc mal positionnées et très peu visibles, les files d’attente mal conçues, l’absence totale de locaux techniques pour les différentes infrastructures, etc., etc.) mais au bout d’un moment, ça devient un peu fatigant… et déprimant ! Parce que oui, cette visite au Parc Spirou, aussi courte qu’elle fut, a été pour nous un bon coup de cafard ! Comment en 2018 peut-on encore construire un parc comme ça ? Ce ne sont pourtant pas les exemples de bons petits parcs qui manquent ! Je ne parle ensuite même pas du scandale qui est de demander 32€ pour une offre aussi misérable ! Non mais rendez-vous compte, en 2018, le Parc Spirou était le cinquième parc d’attractions le plus cher de France derrière Disney, Astérix, le Futuro et le Puy du Fou, à égalité avec Nigloland ! Vous ne trouvez pas qu’il y a un problème ?!!! Allez, après ce petit coup de gueule, on va tout de même faire un rapide tour des attractions du parc. Vu leur nombre délirant, ça ne devrait pas prendre trop de lignes ! Tant qu’à faire, on va sortir les bullet points. Ben oui, y en a qui ne se sont pas foulé pour créer leur parc, je ne vois pas pourquoi je me donnerais trop de mal de mon côté ! Les coasters - En Avant Sécotine : un Zierer Force 0 aux couleurs criardes, à la déco immonde (faut reconnaitre le Mont Ventoux) et qui en plus se permet un énorme à-coup malgré ses même pas 30km/h de vitesse de pointe ! Et dire que c’est sensé être pour les enfants… - Wanted by Lucky Luke : On passe à la catégorie supérieure avec un Force 2, pas bien intéressant mais au moins pas du tout violent ! - Spirou Racing : La seule attraction un peu intéressante du parc. Ce n’est pas du custom mais le circuit est plutôt sympa et les trains très jolis ! Les attractions médias - Gaffe à Gaston : Le film n’est pas trop mal, le reste est juste catastrophique, que ce soit les simulateurs apathiques, l’acoustique dégueulasse ou la déco totalement inexistante ! Ah et on a aussi beaucoup aimé la salle de préshow avec les marquages au sol fait au gaffeur pour pré-grouper les visiteurs (hommage au héros de l'attraction ?), vraiment très quali et immersif, Disney devrait venir prendre des cours !! - Mésozoïk Island : Un Tunnel Immersif (attraction nulle par essence) entre les mains du Parc Spirou, on atteint les sommets ! Aucune déco, éclairage aux lumières de service, film à vous filer un bon gros mal de crane (et en anglais s’il vous plaît, ça devait coûter trop cher de supprimer les dialogues de la bande son), bref, le ratage sur toute la ligne ! - Zombillenium : Pas ouvert pour le visiteur mais, au vu du reste, je ne pense pas qu’on ait raté grand-chose ! Le reste - Houbi / Houba : Deux Family Tower Zierer vendues comme deux attractions différentes, fallait oser ! - Marsu Palombia : Le manège des fleurs de Zierer au milieu du terrain vague qu’est le Parc Spirou, ça fait bizarre… - Aéro Champignac : Imaginez le look le plus moche qu’on puisse donner à un Wave Swinger… Ben c’est encore pire que ça ! - Fantasio Rodeo : Un Kontiki Zierer en mode bolide à essence au milieu d’un océan de gravier. Ça fait rêver ! - Spip Jumper : Les petits chevaux avec l’écureuil de Spirou en bonus, le tout entouré d’une collection d’horribles résines d’animaux dont même le Parc Saint Paul ne voudrait pas ! Et voilà, douze attractions (je suis sympa je compte les tours Zierer en double) et puis c’est tout ! Et puis c’est tout d’ailleurs pour ce compte rendu du Parc Spirou ! J’ai déjà passé trop de temps sur cette chose qui n’en méritait pas tant ! En conclusion ? Que voulez-vous que je vous dise ? Que si vous voulez voir le contrexemple de ce qu’il faut faire dans un parc d’attractions, n’hésitez pas, foncez au Parc Spirou ! Sinon, faites comme si vous n’en aviez jamais entendu parler. Je pense que de toute façon il sera vite oublié, comme d’autres parcs mal nés avant lui ! |