Décembre 2014
Parc visité : Walt Disney Studios, Disneyland Park
De retour à Disneyland Paris... Oulaaa, ça faisait des plombes qu'on n'y était pas passé ! La dernière fois, c'était pour l'ouverture de Toy Story Playland en 2010. Du coup, je me rends compte qu'on est plus souvent fourré chez l'oncle Walt en Californie, en Floride ou à Hong Kong qu'à même pas une heure de route de la maison ! C'est notre côté snob ça... Bref, si on est de retour dans le resort parisien, c'est parce qu'il y a de la grosse nouveauté en vue aux Walt Disney Studios. Ratatouille, l'Aventure Totalement Toquée de Rémi que ça s'appelle, oui oui, rien que ça ! Ok, pour le coup, ils n'ont pas été bien inspirés avec cette allitération franchement lourdingue mais vu qu'il ne s'agit que du nom, on ne va pas se formaliser dessus pendant des lignes et des lignes ! Donc Ratatouille, c'est quoi ? Eh bien c'est un gros Dark Ride 4D (aaaah Spiderman) basé sur la licence du même nom. Le concept est d'embarquer avec Rémi, le rat héros du film, dans une course folle au coeur d'un restaurant, en tentant à la fois d'échapper au méchant chef Skinner et de préparer la fameuse ratatouille. Tout un programme en sorte ! Toutefois, avant de rentrer dans le vif du sujet, un petit mot sur les abords de l'attraction. S'ils n'ont guère su être plus créatifs sur le nom des lieux (Place de Rémi, Bistro chez Rémi) que pour celui du Dark Ride, cette reproduction d'un Paris quelque peu fantasmé fonctionne vraiment très bien. C'est petit, mignon, plein de détails, bref on est à cent lieues du reste des Studios et de leurs bâtiments qui font plus penser à une zone commerciale qu'à un parc de loisirs, Disney qui plus est ! Non là c'est très immersif, avec une jolie musique, et on arriverait presque à en profiter si l'endroit n'était pas constamment noir de monde ! Bon point donc pour cette Place de Rémi, voyons maintenant si la fameuse Ratatouille a du goût ! On commence par la file d'attente, en single rider s'il vous plait ! Oui parce que sinon c'est une heure à poireauter sous un auvent en mode parc à boeufs. Même à l'intérieur, la file n'a que peu d'intérêt : à peine une petite salle thématisée, le reste c'est du couloir sans autre forme de procès. Le quai en revanche, c'est autre chose ! C'est grand, très beau et, chose assez rare dans ce genre d'endroit, très zen, bref, très agréable. En attendant devant son portillon d'embarquement, on a quelques instants pour admirer le ballet des véhicules trackless. C'est assez génial de les voir avancer, se croiser et prendre leur place devant le quai de chargement. Après, je ne suis pas fan du tout de leur look façon rat stylisé... Mais bon, une fois à bord, on n'y prête plus trop d'attention donc on va dire que ça reste un point négatif assez mineur. Après cela, le parcours en lui-même. Je ne vais pas rentrer dans le détail scène par scène, ça n'a pas grand intérêt. Disons qu'au départ, ça commence assez bien avec cette grande projection panoramique mais très vite, on sent qu'il y a quelque chose qui ne fonctionne pas, et pas des moindre : ben oui, elle est où l'immersion ?! Parce qu'autant sur un Spiderman, il suffit du premier écran pour vous plonger au coeur de l'action, autant sur Ratatouille, on reste constamment en dehors ! La raison ? Il y en a plusieurs selon moi... Tout d'abord les véhicules. Ok, le trackless c'est génial et ça fonctionne parfaitement sur un Mystic Manor ou un Winnie l'Ourson version nipponne. Néanmoins dans ces deux cas, on est en décors réels, avec un côté très contemplatif. Dans Ratatouille, on nous vend une course poursuite, qui implique une certaine notion d'urgence. On attend donc un rythme soutenu, qui colle d'ailleurs très bien avec l'exercice du Dark Ride 4D puisque le but est d'enchaîner rapidement décors et écrans 3D afin de perdre le visiteur entre ce qui est réel et ce qui ne l'est pas. Or sur Ratatouille, les transitions sont très lentes, il faut à chaque fois que les 3 véhicules qui circulent ensembles se mettent en position, se calent devant l'écran, etc., bref, ça crée des temps morts et on n'arrive jamais à rentrer complètement dans l'action. Cela dit, là n'est pas le plus gros problème de Ratatouille. Non, le souci numéro un, c'est l'intégration des écrans. On en revient encore à Spiderman mais, que voulez-vous, faut bien comparer à la référence absolue, surtout lorsque l'on sait que des créatifs ayant travaillé sur l'attraction d'Universal ont été débauchés par Disney pour plancher sur Ratatouille. Bref, dans Spiderman, vous avez deux configurations possibles : dans la première partie du circuit, les écrans sont intégrés dans les décors et ce qui est diffusé dedans est toujours un plan fixe avec uniquement les personnages et quelques objets qui bougent. Lorsque l'on passe aux plans avec des déplacements et des vols, l'écran devient tellement grand qu'on n'en voit plus les bords, ce qui permet de maintenir l'illusion. Dans Ratatouille, cette règle n'est pas respectée : les décors sont fixes mais la caméra bouge. Ainsi, entre le moment où une scène débute et celui où elle finit, les décors ne sont plus raccords avec la projection. Ajouter à cela que les véhicules n'étant pas fermés sur les côtés (comme c'est le cas sur Spiderman ou les autres Dark Ride 4D dignes de ce nom), on a très vite fait de voir les limites des écrans, aussi bien au sol que sur les côtés. Au final, le seul moment de toute l'attraction où l'immersion fonctionne est celui où les véhicules pénètrent dans des dômes de projection individuels pour la poursuite dans les murs. Ici plus de bords visibles et, subitement, l'immersion fonctionne à 100%. Voilà donc pour Ratatouille. On nous avait promis le nouveau chef d'oeuvre Disney, manque de bol, on est très très loin du niveau d'un Spiderman, pourtant créé par Universal il y a maintenant 15 ans ! Après vous allez me dire que le fameux public lambda, il s'en fiche un peu... Déjà il n'a jamais fait le fameux Spiderman ou n'importe quel autre Dark Ride 4D... Et puis suffit de voir la file constamment pleine de Ratatouille pour se dire que ça doit quand même plaire un tant soit peu. Sur le coup, je suis assez d'accord, surtout que les Walt Disney Studios manquaient jusqu'à présent cruellement d'une grande attraction familiale et capacitaire. Donc ça y est, ils l'ont, dommage juste qu'elle ne soit pas au niveau de ce que Disney est capable de sortir quand ils sont en forme (et ils l'ont été ces dernières années, confère Mystic Manor ou Radiator Springs Racers). J'ose à peine faire la comparaison avec un autre Dark Ride 4D ouvert en 2014, un certain Harry Potter and the Escape from Gringotts. Pauvre Ratatouille, à ce niveau-là, et pour finir sur une petite métaphore culinaire, on peut dire qu'il est vraiment dans les choux !! |